C'est un métier qui n'existait pas avant la guerre de 39-45. Ce nouveau métier s'est imposé par la modernisation des installations du fond. Auparavant, trois métiers se chargeaient de l'entretien au fond.
Le mécanicien : Il était chargé de l'installation et de l'entretien des machines : treuils, bandes...
L'électricien : Il s'occupait de toute l'installation électrique, fusibles, câbles...
Les ajusteurs-mécaniciens : Ils entretenaient les locos, les recettes, pompes...
Le travail d'électromécanicien remonte à 1945 avec l'électrification et la modernisation progressive des appareils. Il participe avec les mineurs à l'installation du matériel et son entretien. Dans le Groupe d'Auchel-Bruay en 1965, par exemple 85% des chantiers sont électrifiés. Les moteurs installés ont une puissance de 27500 Ch avec quelques 700 moteurs. Chaque moteur a une puissance entre 7,5 Ch et 72 Ch pour les engins de desserte et 200 Ch pour l'abattage.
Il faut ajouter 7500 Ch pour l'exhaure et 3000 Ch pour les installations hors quartiers. Cet ensemble est alimenté par 150 blocs transformateurs installés dans les quartiers ou les sous-stations, à l'accrochage. Les installations de quartiers sont alimentées directement par les sous-stations dans un réseau complexe et dispersé. Le réseau change au fur et à mesure des chantiers.
Ces installations sont surveillées par 300 électromécaniciens sous le contrôle d'agents de maîtrise électromécaniciens. Une centaine d'ajusteurs aident les électromécaniciens. L'électrification sera progressivement étendue au petit matériel : petites pompes, treuils... Les machines d'abattage deviennent de plus en plus puissantes ainsi que le matériel de transport. Tout ceci complexifie davantage le réseau.
Il faut ajouter toute l'organisation de lignes téléphoniques, de signalisation, de protection... L'évolution rapide des matériels impose à ce métier une formation continue avec des stages de perfectionnement réguliers en mécanique, électricité et de pratique matérielle.
Le matériel de plus en plus sophistiqué et les tensions appliquées de plus en plus importantes ont conduit les Houillères à créer le métier pointu d'électromécanicien. Seuls les meilleurs apprentis sortis des centres d'apprentissages pouvaient suivre la formation d'une durée de 3 ans.
La formation initiale d'électromécanicien dure un an avec des cours théorique d'électricité, de mécanique, de matériel mécanique et électrique, des règles de sécurité et de formation générale. A leur sortie du centre, ils sont incorporés dans les EMF. Tout au long de la carrière, la montée en grade est possible en tant que chef d'équipe, technicien ou agent de maîtrise électromécanicien. L'électromécanicien par son travail au côté du mineur est le garant du montage, de l'entretien, du dépannage et de la sécurité. Il effectue les entretiens réguliers et suggère des modifications possibles pour améliorer la sécurité et la fiabilité.
A la première panne, l'électromécanicien pose le diagnostic répare quand c'est possible. Quand les travaux sont importants (immobilisation d'une haveuse), plusieurs techniciens opèrent pour remettre en état le matériel d'exploitation. Les automatismes et la télétransmission modifient le métier d'électromécanicien. La prise de renseignements devient de plus en plus précise mais la rapidité d'action devient une priorité. L'électromécanicien intervient en amont des travaux préparatoires du fond. Il conçoit et prépare les futures installations électriques...
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