Le charbon que nous exploitons s’est formé à l’ère primaire, il y a environ 220 millions d’années. Après le recul de la mer, d’immenses forêts de fougères géantes croissaient sous un climat chaud et humide.
D'innombrables débris végétaux s’accumulaient et pourrissaient dans des marécages.
Ces forêts furent tour à tour, et des centaines de fois, détruites par affaissements du sol provoquant la création, sur leurs emplacements, de lacs plus ou moins profonds. Puis les galets, les sables, les argiles arrachés par les eaux à la Chaine Hercynienne venaient combler ces lacs. Les forêts se reconstituaient alors sur les sédiments qui leur offraient un nouveau sol de végétation.
Certains de ces affaissements furent si importants qu'à différentes reprises la mer revint anéantir la forêt « houillère ». Grâce aux coquilles qu’elle laissa en se retirant, nous possédons aujourd’hui d'excellents niveaux repères.
Accidents
On peut imaginer qu'après des centaines de milliers d'années notre gisement, encore en cours de formation, présentait l'aspect du schéma de-dessous quand, à la suite d’une violente poussée venue du Sud, ce gisement déjà quelque peu dérangé au cours de ses affaissements successifs et dont le bord Nord résista, fut en partie renversé, plissé et chevauché par des terrains plus anciens (calcaire carbonifère et dévonien). La surface de charriage engendrée par cette poussée est appelée Grande Faille du Midi.
Par la suite, les gigantesques masses de roches ainsi mises en mouvement retournèrent à l’équilibre et, de ce fait, se créèrent des déchirures (failles) plus ou moins importantes. Parmi elles nous citerons la Faille de Ruitz (rejet :
1300 mètres) et la Faille de Marqueffles (rejet : plus de 800 mètres), qui nous intéressent directement puisqu'elles sont les limites Nord et Sud de notre champ d’exploitation actuel.
Enfin, le nivellement de Ia surface par érosion et une nouvelle invasion marine à l'ère secondaire mettent un point final à la constitution de notre Bassin houiller qui dormira, des millions d'années durant, sous l’épais manteau de sédiments minéraux et animaux qui comblèrent peu à peu celle mer.
Situation géologique en 1960
On remarquera, en comparant les coupes, que s’il est bien dommage que les formes primitives aient été ainsi bouleversées, la chance a cependant favorisé Bruay.
En effet, les failles, approximativement parallèles, cloisonnent des panneaux d'étendue souvent importante offrant un champ favorable à la mécanisation.
Entre les failles de Ruitz et de Marqueffles se situe le gisement qui peut être considéré comme bien connu. Les réserves en charbon sont importantes et les belles veines n'y sont pas rares. Au sud de la Faille de Marqueffles, sous Ia Grande Faille du Midi et la Faille Limite, existe un gisement peu exploré, quasiment vierge. Les veines sont renversées dans la partie supérieure, en place dans la partie inférieure. Le tonnage qui s'y trouve n'est pas négligeable, les veines non plus ; certaines, telles la 15ème, la 16ème, la 17ème, la 20ème et la 22ème peuvent être fort belles. Aussi, pour prospecter ce gisement, a-t-on décidé de le reconnaitre par la bowette Sud-Ouest à l'étage 794 du siège 5.
Si les techniques de la Géologie sont absolument indispensables dans la reconnaissance d'un gisement inconnu, elles ne le sont pas moins dans un gisement en exploitation. Quand par exemple, on creuse des bowettes, des sondages, des traçages, il arrive que la veine se perde après un accident (faille) ; pour la retrouver, pour identifier les veines recoupées dans tous les travaux au rocher, il faut faire appel à la Géologie.
Une
hypothèse de base est tout d'abord établie sous forme de plans et de
coupes verticales. On peut ainsi connaitre à l'avance, avec plus ou
moins de précision, l’allure générale du gisement. Il devient alors
possible de placer au mieux les galeries ou sondages de reconnaissance.
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