Les femmes descendaient au fond aux débuts de la mine. Après l’interdiction législative du fond pour les femmes, elles sont occupées au jour pour divers travaux dont celui de trieuses. On les appelaient cafus ou mahus (Mines de Liévin) . Elles doivent ce nom à l’étoffe qui entoure leur coiffe. Cette étoffe est destinée à protéger des poussières et à maintenir la coiffure.
Le triage est l’action de séparation des charbons des terres stériles. C’était un métier éprouvant sans cesse debout avec la cadence infernale du convoyeur à bande. Le bruit, les poussières, les mains abîmées sont les effets de ce travail. En plein été, la chaleur les faisait suffoquer et en hiver leurs mains étaient gelées par le froid. Il ne faut pas oublier tout ce que les trieuses retrouvaient au milieu des charbons notamment les déjections fécales des mineurs ayant fait leurs besoins dans les berlines au fond.
Le travail était tellement poussiéreux que les trieuses ressortaient aussi noires que les mineurs de fond. Les mineurs les surnommaient " les culs à gaillettes ", leur derrière étant tout noir à force de s'essuyer les mains dessus.
Elles étaient sous la responsabilité d'un porion au jour qui ne les ménageait pas...
Les trieuses disparurent des carreaux miniers avec la création des criblages-lavoirs automatisés. Ils permettaient de récupérer la moindre particule de charbon ce qui n’était pas le cas des trieuses qui laissaient passer beaucoup de fines. Certains terrils ont d’ailleurs été relavés dans les dernières années pour récupérer le précieux minerai.
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